Krieger, Michel
Nom de naissance | Krieger, Michel |
Genre | masculin |
Âge au décès | 72 ans, 11 mois, 22 jours |
Notes
Note : 1
Michel Krieger, Pasteur à Oran
Le Pasteur Michel Krieger est nommé pasteur de l’église réformée évangélique d’Oran, une petite communauté protestante dans une ville polyglotte (français, arabe et espagnol). A 35 ans et il est accueilli avec sympathie, et même sollicitude venant de l’Alsace, sa lointaine province.
Son ministère avait débuté en Alsace , sa province natale. Son cursus universitaire, depuis Molsheim, sa ville natale, se poursuit à Strasbourg (baccalauréat) en 1848, puis à Montauban (Tarn et Garonne), dans l’intervalle, baccalauréat en théologie en 1844 et thèse sur " La résurrection des morts ".
Il est alors nommé pasteur titulaire à Metz en Moselle, le 18 mars 1850 et occupe ce poste pendant dix années, jusqu’au 6 Juin 1860, date de sa nomination à Oran.
Pourtant, tout démontre que ce jeune pasteur est solidement attaché, enraciné en Alsace. S’il s’en éloigne un temps, pour le Langedoc, c’est parce que cette province a été, sans fléchir, constamment fidèle à la Réforme, et pour Montauban, parce que c’est une des places de sûreté octroyées aux protestants par l’Edit de Nantes et survivante à des sièges célèbres.
Il a ainsi 35 ans, sa femme 27, ses trois enfants âgés 8 ans, 5 ans et 18 mois, bientôt un quatrième qui naîtra à Oran en 1861. C’est avec cette fragile famille qu’il part pour l’Algérie qui est alors à trois jours de mer de Marseille à Alger.
A Oran, outre son ministère à l’Eglise, Michel Krieger devait se rendre, chaque mois, à Sidi Bel Abbés comme situé à quelques dizaines de kilomètres d’Oran, pour apporter un climat religieux aux légionnaires du 1er régiment de la Légion Etrangère créée par Louis Philippe et comprenant de nombreux engagés de nationalité allemande et de langue allemande. Ceci par des aller retour en diligence et par des chemins coloniaux cahoteux.
Sa mission, en définitive, était à la fois, celle de pasteur à titre principal et celle d’Aumônier militaire à titre secondaire.
A ceux qui s’étonneraient de la lourdeur de cette tâche supplémentaire, il répondait : " c’est l’Empereur qui m’a demandé d’évangéliser ses légionnaires ". En fait lors de son premier voyage en Algérie, Napoléon III, en 1860, s’est ému de la frustration religieuse des légionnaires allemands et, dès son retour en France, a demandé qu’il y soit mis fin immédiatement. Michel Krieger s’est trouvé être le seul pasteur parlant allemand et susceptible d’y remédier par son ministère.
Ainsi, installé à Oran, dans son nouveau poste en juin 1860, Michel Krieger va exercer son ministère jusqu’à la retraite, pour décéder le 11 mars 1898, toujours à Oran, et au bout de 38 ans, sans avoir revu sa chère Alsace, déjà perdue pour tous, depuis 1870.
Note : 2
Né le 20 mars 1825 à Molhsheim (Bas-Rhin), d'une famille protestante, Michel Krieger fit de brillantes études. Bachelier es lettres de l'Académie de Strasbourg en 1840, diplômé de la Faculté de théologie protestante de Strasbourg en 1844, il fur certifié apte à la consécration de «ministre évangélique» par la Faculté de Montauban. Le jeune Alsacien, attiré par la présence du pasteur Théodore Monod, le plus glorieux orateur protestant de l'époque, y soutint sa thèse en latin, qu'il maîtrisait aussi parfaitement que le grec, sur la résurrection des morts, conseillant sagement « de ne pas se livrer à de vaines spéculations, mais de s'appuyer sur les textes sacrés ».
Devenu pasteur de l'importante paroisse de Metz depuis 1852, père de trois enfants, Michel Krieger fut choisi par l'empereur Napoléon III pour aller évangéliser « ses légionnaires» à Sidi-Bel-Abbès. Lors de sa première visite en Algérie en 1860, l'empereur s'était en effet ému de leur abandon spirituel. Lorsqu'on questionnait le nouveau ministre du culte, il répondait avec son humour habituel: « Je ne parle ni l'arabe, ni l'espagnol, mais c'est parce que je parle allemand que l'empereur des français m'a demandé de venir en Algérie. » Le 1er Régiment Etranger formé en 1831, à la demande de Louis-Philippe, et qui participa à la conquête de l'Algérie jusqu'en 1857, était en effet, en majorité germanophone.
En 1860, cet érudit se trouva à la tête d'une paroisse en gestation. Si l'Algérois comptait dès 1844 près d'un millier de protestants, l'Oranie n'en dénombrait que deux cents.
Michel Krieger était instruit de l'exemple donné par le frère de son maître en théologie, le pasteur Adolphe Monod. Celui-ci avait en effet aidé le pasteur Timothée Dürr à créer des orphelinats pour les filles et les garçons à Oran, ainsi que des fermes pour les accueillir dans le futur.
Abandonnant ses sermons nourris de citations bibliques et littéraires il allait chaque mois accomplir sa mission d'aumônier à Sidi-Bel-Abbès, dans une diligence brinquebalante et par des chemins de fortune. Entre le tombeau du marabout éponyme, le village nègre et les rues européennes tirées au cordeau, le centre de la ville était le quartier Vienot, du nom d'un héros de Sébastopol. Les légionnaires s'évadaient de la discipline de fer dans les bouges à filles et à soldats, les pâtisseries dont les Allemands étaient friands, et surtout les cafés tenus par des Espagnols où le vin se payait au litre ou à ... l'heure.
Les rixes étaient fréquentes entre ces hommes de toutes origines, mais surtout Allemands. Le pasteur s'efforça de pacifier ces fortes têtes aux humeurs explosives. Il reconnaissait « qu'il n'avait pas affaire à des Eliacins », mais grâce à la complicité de la langue et sa patience, il sut établir des rapports de confiance et les tirer de leur isolement. Au point que beaucoup de ceux qu'ils avaient soustraits aux vapeurs de l'alcool, revenus à la vie civile, l'appelaient, avec un fort accent teuton, leur Bon Pasteur.
Après 1870, la paroisse d'Oran s'accrut dramatiquement du flot des AlsaciensLorrains fuyant leurs provinces annexées. Il les soutint et les réconforta ... Toujours fidèle au souvenir commun, il avait appelé les deux chevaux de son écurie Revanche et Alsace-Lorraine.
Le pasteur mourut le 11 mars 1898 et fut enterré, ainsi que son épouse Louise Klein, au cimetière français de Tamazouet à Oran.
Annie Krieger-Krynicki
BIBLIOGRAPHIE
Traduction de la thèse en latin de Michel Krieger sur La résurrection des morts par Georges Krieger, son petit-fils, sous-préfet honoraire, ainsi que ses notes.
Pierre Goinard, Algérie l'œuvre française (pages 292 à 296) : le protestantisme. Éditions Gandini 2001
Note : 3
Études de Théologie à Strasbourg puis Montauban. Thèse : La résurrection des morts.- ? 1844. Chevalier de la Légion d'Honneur. Aumônier militaire à Sidi Bel Abbès (1860-98)
Évènements
Évènement | Date | Lieu | Description | Sources |
---|---|---|---|---|
Naissance | 20 mars 1825 | Melsheim, 67 Bas-Rhin, FR France | ||
|
||||
Remise de diplôme | 6 novembre 1843 | Strasbourg, 67 Bas-Rhin, FR France | Seminaire | |
|
||||
Remise de diplôme | 30 octobre 1844 | Faculté | ||
|
||||
Remise de diplôme | 1848 | Montauban, 82 Tarn et Garonne, FR France | ||
|
||||
Profession | entre 1854 et 1860 | Lixheim, 57 Moselle, FR France | Pasteur | |
|
||||
Profession | entre 1849 et 1854 | Courcelles Chaussy, 57 Moselle, FR France | Pasteur | |
|
||||
Profession | entre 1860 et 1898 | Oran, AL Algérie | Pasteur | |
|
||||
Décès | 11 mars 1898 | Oran, AL Algérie | ||
|
Parents
Relation avec la souche | Nom | Date de naissance | Date de décès | Relation within this family (if not by birth) |
---|---|---|---|---|
Père | Krieger, Georges | 3 juillet 1796 | ||
Mère | Rush, Marguerithe | 8 octobre 1795 | ||
Le frère (germain) | Krieger, Jean | 12 novembre 1821 | 1871 | |
Krieger, Michel | 20 mars 1825 | 11 mars 1898 |
Familles
Famille de Krieger, Michel et Klein, Louise |
|||||||||||||||||
Mariés | Femme | Klein, Louise ( * 23 janvier 1833 + 15 juin 1913 ) | |||||||||||||||
|
|||||||||||||||||
Enfants |
Nom | Naissance | Décès |
---|---|---|
Krieger, Arthur | 25 mars 1852 | 2 janvier 1931 |
Krieger, Adeline | 18 décembre 1855 | 7 février 1942 |
Krieger, Mathilde | 4 novembre 1858 | 30 juillet 1943 |
Krieger, Edouard | 20 juillet 1861 | 16 août 1936 |